mercredi 11 avril 2018

Retour de voyage



Voyage au Mali – février 2018


Après un court séjour à Bamako, départ pour Kayes, 600 km de trajet sur une route plus ou moins chaotique.

Nous rejoignons Mokoyafara, 40 km de Kayes. Le projet du voyage est de rencontrer les enseignants et le comité de gestion de l’école, de voir l’état d’avancée des travaux d’adduction d’eau, et rencontrer le maire de la commune de Maréna qui regroupe 7 villages, dont Mokoyafara.

Rencontre avec le directeur de l'école Sacko Kantara ainsi que 3 des 4 enseignants, et les membres du comité de gestion, dont Mehedy Diallo le trésorier. C’est l’occasion de préciser le rôle du comité de gestion, composé de parents d’élèves : il est responsable de l’entretien des locaux scolaires et du matériel, il assure la gestion de l’argent envoyé par l’association ‘’une école dans mon village’’.

Tous expriment leur satisfaction de notre soutien, les repas bi-hebdomadaires sont très appréciés car certaines familles sont en grande pénurie et ont des difficultés pour assurer le quotidien.

Très vite on aborde le problème de l’enseignante qui actuellement assure deux classes, première et deuxième année, soit 60 enfants. Elle n’est pas titulaire de son poste et ses revenus, 48 000 FCFA (72€) par mois sur 10 mois, sont assurés par l’association. Le directeur indique que son salaire devrait être payé par l’éducation nationale, 94 000 FCFA (141€). Je lui précise que cela n’est pas envisageable pour l’association qui ne prétend pas se substituer à l’administration et ne fait par l’indemnité de 48 000 FCFA sur 10 mois que pallier les insuffisances de ce ministère. Nous projetons de discuter à mon retour d’une possible augmentation, 50 000 FCFA (3€) sur douze mois ? et d’en reparler avec le maire.

Divers sujets sont ensuite abordés :
Organisation de la fête de fin d’année avec invitation du maire, remise des prix, projection du film réalisé en 2016 au village, sur l’école et le problème de l’eau. ( ?)

Investissements à prévoir pour ‘’ la maison pour tous’’, celle-ci devrait, à terme être un lieu de rencontre pour les adultes et les enfants qui pourraient venir y travailler, consulter des documents. Actuellement elle sert de logement aux enseignants dont les locaux d’habitation sont en cours de construction. A l’unanimité, le projet d’installation de panneaux solaires est retenu, 2 devis sont soumis réalisé par l’artisan local, celui de 414 000 FCFA de matériel + 80 000 FCFA de main d’œuvre (total : 494 000 FCFA, 750€), est retenu. Par la suite de la peinture et des équipements seront nécessaires, donc recherche de bailleurs à prévoir. Huit cents euros sont remis au trésorier en vue de ces travaux.

 Problème de la Madrasa dans le village, toujours en cours, discussion sur la compatibilité des deux structures.

Visite de l’école : la clôture de l'école en grillage est au sol, entrainant l’accès libre aux bâtiments (personnes, animaux), le matériel et les locaux restent précaires. Les locaux de la direction semblent délaissés, livres en vrac, la pharmacie n’a plus de porte… discussion avec le directeur, qui prévoit de régler le problème.

Nous rencontrons les maitres et les élèves de cinquième et de sixième année, onze et treize élèves,10 garçons et 14 filles, photos et projets d’avenir, médecins, footballeurs sont les choix favoris….

Quelques informations recueillies sur le devenir de quelques-uns de nos anciens élèves : un certain nombre ont obtenu une bourse, et sont partis à l’étranger : un étudiant en médecine au Maroc, deux sont en Turquie, étude de biologie et d’enseignant. Six sont en faculté à Bamako. Six filles, après le DEF, ont reçu une formation, de matrone et travaillent dans les villages voisins ou à Kayes. Cinq garçons travaillent chez Orange à Bamako ou à Kayes.

Rencontre avec le maire de la commune de Maréna, M. Siby Mahadou, et le secrétaire de mairie. Cette rencontre avait été décidée en France afin de faire connaitre l’action de l’association depuis 18 ans et d’être un partenaire possible lors des décisions prises. Nous rappelons notre action au niveau de l’école et plus récemment notre soutien pour l’adduction d’eau. La situation de l’enseignante est abordée, mise au point concernant le salaire auquel elle pourrait prétendre, n’étant pas titulaire de son poste : 62 000FCFA (91€) net, il précise que son intégration semble hypothétique. Des précisons sont fournies sur la formation des maitre et leur recrutement. Désormais les maires ne recrutent plus, seul le CAP est habilité. Depuis 2009 il existe un concours, niveau DEF (brevet) ou BAC, pour rentrer à l’IUFM, avec une formation sur 4 ans. Antérieurement les enseignants étaient recrutés niveau DEF avec une formation de quelques mois. Nos enseignants ont bénéficié de ce type de formation. On nous signale que la mairie assure une dotation en craie et matériel aux écoles, ceci est contesté par les enseignants du village (?)

Travaux d’adduction d’eau : lors de notre passage l’installation des bornes-fontaines était en voie d’achèvement. Six fontaines avec 2 robinets ont été installées. Des raccordements sont prévus pour l’école, la mosquée, et le futur centre de santé ; 328 villageois ont participé aux travaux, avec une rémunération de 1000 FCFA par jour. La mise en place du château d’eau est attendu prochainement. 
 
Retour à Bamako où nous achetons 20 paires de sandales et 50 ardoises pour les petits de 1ère et 2ème année de l'école.


Réflexion au retour :
- Faire le point sur l‘état des finances
- Discuter les projets envisageables à soumettre aux bailleurs : équipements de la maison pour tous, tables bancs rayonnages ?
- Équipement en ordinateurs ?
- Une réflexion est à mener sur le problème des élèves entrant en secondaire à Kayes, hébergement ? encadrement ?