Contexte
du projet:
Le
village de Mokoyafara, fait partie de la commune de Maréna
Djomboukou, comprenant 9 villages, située dans la grande zone d'émigration
à 40 km de Kayes, à 600 kilomètres de Bamako.
La
population
La
commune compte environ 20 000 habitants . Les soninkés sont majoritaires,
suivis des Khassonkés, et des peuls. Le nombre d'émigrants reste imprécis,
environ 3000 en 2003. Les zones d'émigration se trouvent être la France et
l'Afrique Centrale.
Le
village de Mokoyafara, d’ethnie khassonké, compte environ 1500 habitants avec une
forte proportion d' hommes vivant en émigration . Le village est sous
l'autorité d'un chef de village, désigné par les conseillers dans une
famille ''noble'', et de ses conseillers élus par et parmi les chefs de
famille.
Les
ressources
L'agriculture est la principale
activité. Les surfaces cultivées restant faibles par rapport à l'étendue de la
zone.
L'activité
se répartit sur deux périodes, une culture «hivernale» pendant la période de
pluie qui s'étend de juin à septembre, avec maïs, mil, patates douces,
arachide, et une culture de décrue en octobre, novembre, décembre, avec le même
type de cultures auxquelles s'ajoutent la culture de calebasses, vendues à
l'extérieur.
Depuis
une vingtaine d'années on assiste au développement d'une activité maraichère,
de décembre à la période des pluies. Cette activité, partagée entre les femmes
et les hommes, a exigé des aménagements permettant l'irrigation: creusement de
puits, pompage d'eau de la rivière. La production se compose de poivrons,
oignons, haricots, carottes, salades etc..
La
plus grande partie de la production agricole est consommée sur place, quelques
cultures maraichères sont vendues sur les marchés locaux. Depuis 2000 on
assiste à des plantations d'arbres fruitiers, manguiers, bananiers, goyaviers,
le long de la Kolonbiné, rivière affluent du Sénégal, qui irrigue les
différents villages, de juin à janvier. La création de 2 barrages en
1990 et 2012 évitent l'asséchement total de la rivière en période sèche.
L’élevage
L’élevage est la seconde activité de la commune avec de nombreux troupeaux bovin, ovin et
caprin; de juillet a septembre une transhumance se dirige vers la Mauritanie, à
quelques deux cents kilomètres à l'ouest. Les troupeaux assurent le fumage des
champs mais ne sont pas une source de revenu régulier, ils permettent
ponctuellement de mobiliser des fonds par la revente du bétail. La production
de lait est faible et consommée sur place.
Le
commerce
Quelques boutiques de détail dans les villages
avec un approvisionnement très faible : huile, sel, gâteaux etc......
A
Mokoyafara, on trouve deux boulangers. La coopérative agricole vend le riz le
sucre, l'huile en période de «soudure», de février à juin. Le groupe des femmes y vend du maïs,
de l'arachide, du gazoil.
Infrastructures
du village de Mokoyafara
6
puits grand diamètre, situés à 1 km du village
3
forages à pompe manuelle dont 1 à l'école
1
école publique
1
mosquée
1
coopérative
1
moulin
1
banque, implantée par une association de microcrédit
En 2013 construction d'un château d'eau
financé par l'Arabie Saoudite.
A
partir des années 1970, grâce aux émigrés, et plusieurs ONG, on a
assisté a une forte mobilisation autour de projets de santé, agricoles,
hydrauliques. La commune de Maréna a pu s'équiper d'un centre de santé,
plusieurs forages, deux barrages ont été réalisés permettant le désenclavement
de la zone pendant la saison des pluies
et d'assurer l'arrosage en saison sèche, le long de la rivière, la
Kolombiné.
Pendant
cette période, sous l'impulsion des émigrés et des ONG on assiste à la création
de magasins collectifs permettant l'achat de denrées pendant la période de bas
coût pour une revente en période difficile , avril , mai, juin.
Les femmes
s'organisent en association pour la création de jardinage, la gestion d'un moulin pour les arachides,
cela avec un dynamisme inépuisable, un
projet de transformation du fruit du baobab est en cours .
L'école
L'un
des grands freins au développement reste encore actuellement
l'analphabétisme
de la population. Il y a cinquante ans une seule école dans la zone, à Ségala,
situé à 15 kilomètres de Mokoyafara, deux villageois de Mokoyafara, y ont reçu
l'enseignement de base.
En
1962,
sous le régime de Modibo Keïta, premier président de la république, s'ouvre l'école fondamentale de Maréna, à 6
kilomètres de Mokoyafara,. Quelques rares élèves du village en bénéficieront
mais la distance à parcourir et l'absence d'accueil à Maréna, limiteront la
fréquentation des enfants de Mokoyafara
à moins d'une dizaine.
En
1997 sous
la pression des émigré et dans un contexte favorable à la scolarisation, ''un
village, une école'' slogan de Alfa Oumar Konaré, 3 ème président de la
république, une école communautaire, s'ouvre à Mokoyafara avec 3 classes
''en dur'', et 3 précaires construites par les villageois.
En 1998 l'école compte
6 classes de primaire, son fonctionnement, le paiement des 6
enseignants, sont entièrement à la charge des villageois par des cotisations
mensuelles d'environ 750 FCFA par enfant et par mois, somme importante pour des
familles le plus souvent nombreuses, sans revenus.
L'association «une école dans mon village»
➢
Depuis 2001 l'association
franco-malienne «une école dans mon village» constituée dune cinquantaine de
membres, français et émigrés a pu grâce à des cotisations modestes et des dons,
participer au développement de la vie scolaire.
➢
Jusqu'en 2004 elle prend en charge les cotisation des élèves
de première année, la cotisation exigée des parents représentant un frein
important à la scolarisation des enfants
➢
En 2004 l'école devient publique, néanmoins 2 des 6
enseignants restent à la charge des villageois, 2 étant payés par l'éducation
nationale, 2 par la commune. Dés lors, l'association assure le salaire
d'un des 2 enseignants, normalement à la
charge des villageois. Le deuxième enseignant à la charge des
villageois n'a jusqu'à maintenant pas été affecté, la suppléance est assurée
par le directeur. Ainsi aucune cotisation n'est demandée aux parents
Chaque
année une centaine d'enfants est inscrite, avec un pourcentage égal de filles
et de garçons. Après les 6 années de primaire, les enfants sont dirigés vers 2
collèges situés à distance du village. Après le DEF (Diplôme de fin d'étude),
certains vont vers le lycée de Kayes, ou vers des cycles plus courts,
l'enseignement technique restant actuellement peu développé et plutôt orienté vers
le secrétariat et la comptabilité.
On
retiendra l'importance de cette école dans laquelle l'enseignement se fait en
français et la présence des filles en nombre égal à celui des garçons ce qui
garantit, à terme, une amélioration de leur condition dans le tissu social
traditionnel.
D'autre
actions ont été menées par l'association:
➢ Participation aux
infrastructures(clôture)
➢ Achat de matériel scolaire,
➢ Participation à la maintenance des locaux et
du matériel
➢ Équipement de la pharmacie
scolaire
➢ Organisation de la fête de
fin d'année avec remise de prix aux meilleurs élèves.
➢ Pendant trois ans
l'association a assuré le traitement annuel de tous les élèves contre la bilharziose avant que le relais soit pris
par le commune.
➢ Depuis trois ans un petit
déjeuner hebdomadaire est servi à tous les élèves. Ceci a entrainé la création
d'un emploi pour les deux femmes qui le préparent.
➢ Organisation pendant l'un
des mois de vacances d'un ''centre aéré''
avec jeux, lecture, animations diverses assurées par deux jeunes étudiants, originaires du
village.
Justification
du projet: «la Maison pour tous»
La
construction de la maison pour tous a été décidée par les villageois et les
émigrés à la suite d'une donation exceptionnelle obtenue en 2007 par l'association. La pertinence de
ce choix apparaît pour plusieurs raisons.
La
présence de ce centre est de créer à
l'intérieur du village un lieu de travail, de consultation de documents. La
plupart des enfants n'ont dans leur famille aucun lieu propice à l'étude : pas
de table, pas de lumière le soir, pour faire le travail personnel
exigé par l’enseignement et souvent inexistant. La création d'une bibliothèque
sera l'occasion de consulter des livres scolaires mais aussi des livres
distrayants permettant aux enfants d'entrevoir l'aspect ludique de la lecture.
Ces
lieux seront également utilisés par les adultes pour des cours d’alphabétisation
et d'autre activités
Par
ailleurs à l'occasion du processus de développement local, le village est
fréquemment amené à recevoir des partenaires venant du Mali ou de l’extérieur,
effectuant différentes missions.
Cet
hébergement pourrait être, en outre, une source de revenus pour le village.
Résultats
attendus:
•
Une
bibliothèque et des chambres de passage sont construites
•
La
bibliothèque est équipée de tables de chaises de rayonnages métalliques pour
stocker les livres, de lampes à pétrole,
voire de panneaux solaires,
•
Les
4 chambres sont équipées de lit, de matelas,
de nattes,de moustiquaires, .de table,
de chaise et d'une armoire de rangement.
•
Les
latrines et les douches sont équipées
En
juillet 2014, un don inespéré de 5000 euros a permis d'achever le gros œuvre de la maison pour tous, restera
à réaliser l'équipement des pièces et de la bibliothèque.
Depuis
la rentrée 2015, la maison pour tous est utilisée pour l'hébergement des
enseignants dont les habitations se sont écroulées, lors de la saison des pluie
. Les villageois sont entrain de réaliser de nouvelles structures.